Revue du fret aérien en 2017
Confronté à une très forte compétitivité des autres modes de transport de marchandises, le fret aérien a tout de même réussi à atteindre des niveaux qu'il n'avait plus connu depuis 2010. L'optimisme est enfin de retour dans le secteur.
Le Moyen-Orient, l'Asie, et l'Afrique du Sud, sont les principaux responsables de la croissance globale du fret aérien, en raison d'une hausse annuelle autour de 10 % dans ces régions. L'Europe reste la zone la plus fragile : incertitudes économiques, forte concurrence et exigences très élevées des clients viennent expliquer une croissance autour de 1 % seulement. Pour en savoir plus.
En ce qui concerne la répartition des marchandises par type d'appareil, la proportion de 70% de fret transporté par avions passagers est stable. Les 30% restant se répartissent entre avions combi et cargo, qui restent irremplaçables sur les lignes où les avions passagers ne suffisent pas à satisfaire la demande de fret.
Les clients préférés des transporteurs aériens
On est tenté de dire que, bien évidemment, le transport aérien de marchandises conserve ses qualités principales : rapidité et sécurité. Il est donc logique de retrouver les secteurs habituels dans les premiers utilisateurs de l'avion pour expédier leurs marchandises, le plus souvent à très forte valeur :
- Les denrées périssables ou vivantes.
- L'industrie pharmaceutique.
- Les biens à haute valeur.
- L'industrie aérospatiale.
Des poids lourds économiques fidèles mais très exigeants, ce qui va forcer les acteurs du fret aérien a relever les défis qui s'annoncent : l'interdiction des vols de nuit dans de plus en plus d'aéroports, et le respect des futures normes sur le rejet de gaz à effet de serre par la flotte aérienne.
Amazon, futur géant des airs ?
En vertu des accords passés en 2016 entre le géant américain du commerce en ligne et Atlas Air, la flotte aérienne d'Amazon devient cette année vraiment conséquente. Avec un total de 40 Boeing 767 cargo loués pour une durée de sept à dix ans, Amazon semble confirmer sa volonté stratégique de devenir un opérateur aérien. Rappelons que cet accord prévoit une clause qui permettra au groupe américain d'acquérir jusqu'à 20% du capital de Air Atlas Worldwide, et qu'il existe la même clause dans le contrat avec le loueur d'avions cargo Air Transport Services Group.
Si le grand public est logiquement focalisé sur les drones livreurs, au fort impact publicitaire mais à l'utilité limitée, il semble qu'en réalité ce sont des avions cargo qu'Amazon compte bien faire voler pour transporter ses marchandises, et celle des autres. Une incursion suivie de près par tout un secteur déjà livré à la concurrence.